Dar Kawa lies in the very heart of the medina, or old city, in the labyrinth of the bazaar, where Marrakesh has its roots, somewhere between the Place des Epices and Madrasa Ben Youssef. The neighborhood is still authentic, with a communal oven and baths.Dar Kawa dates from the early 17th century.
It was restored for the first time in 1999, by Belgian architect Quentin Wilbaux, a purist and great connoisseur of the old city of Marrakesh. The building was in very poor condition. It had been disfigured by additions and other distortions over the centuries. When we restored it, we did our utmost to reflect the original architecture as much as possible.
Two years ago, I resumed work on the building. Things wear out quickly in Morocco, because of the desert sand and dust. One is continually starting over. The makeover was an opportunity for me to change the layout of certain rooms, to make improvements, and redo the terrace.
The materials used are simple, but of high quality: cedar for all the woodwork, cement tile, zellige. The colors are neutral, to avoid distracting attention from the structure itself: the refinement and pleasing proportions of the home’s architectural elements.
I also love the idea of playing with the Moroccan art of living and its meaning. Its simplicity is absolutely enchanting. Nothing is more delicious than the fragrance of orange and jasmine blossoms when you enter the house; in the evening, lantern light throws inviting shadows on the walls.
The patio and terrace are the center of our lives. We live a nomadic life, migrating to different parts of the house, depending on the season. In the summertime, we seek the coolness of the patio during the day, and dine on the terrace in the evening. In the wintertime, it’s the opposite: we gravitate to the terrace for sun, at lunchtime, and in the evening, we light a fire for warmth.
We live a “slow life” based on the rhythm of the seasons, eating the fruits and vegetables available, bread, and homemade jams; enjoying argan-oil massages; sipping fresh herbal teas; sleeping in sheets perfumed with orange flower water. We make use of the bedrooms according to the weather, sleeping on the ground floor in the summertime and upstairs in the winter.
Comfort was my top priority when I was designing the interiors. I chose very pleasant beds, and the linens are “homemade,” of course. Once again, the decorative elements are simple, but appropriate to life in Morocco. There are beds and sofas all over the house, because the “horizontal” position is required throughout the day…
The paintings and pictures are often the work of painter or photographer friends who signed their visit to Marrakesh in this personal way. Some objects were brought from India. Undoubtedly, the house is a portrait of me as I am. Quite simple, it contains the atmosphere I like. I wasn’t trying to make any stylistic statements – I merely wanted to be surrounded by what I like, and to live the life I love.
C’est au cœur de la médina que se trouve Dar Kawa. Dans le labyrinthe des souks, là où la ville est née. Quelque part, entre la place des Epices et la Medersa Ben Youssef. Le quartier est encore authentique avec un four et le hammam de quartier. Dar Kawa est un “dar” construit au début du 17ème siècle.
La maison a été restaurée une première fois en 1999 par Quentin Wilbaux, architecte belge, grand connaisseur de la médina de Marrakech et puriste. La maison était en très mauvais état, elle avait subi des excroissances et autres déformations au fil des siècles. Lors de sa restauration nous avons essayé de nous rapprocher le plus possible de l’architecture d’origine.
Il y a deux ans j’ai repris les travaux, les choses s’usent vite au Maroc. C’est le désert, le sable, la poussière. On recommence sans cesse. Alors j’en ai profité pour changer la configuration de certaines pièces, en ai amélioré d’autres et ai refait la terrasse.
Les matériaux utilisés sont simples mais de bonne qualité, le cèdre pour toutes les boiseries, les carreaux de ciment, les zelliges. Les couleurs sont neutres afin de ne pas détourner l’attention de la maison elle-même, qui a des éléments architecturaux raffinés et bien proportionnés.
J’aime l’idée aussi de jouer avec les sens et l’art de vivre marocain, qui est enchanteur par sa simplicité. Qu’y a t il de plus délicieux que l’odeur des orangers ou du jasmin quand l’on rentre dans la maison. Les ombres sur les murs le soir à la lumière des lanternes.
Toute notre vie s’articule autour du patio et sur la terrasse. Nous vivons une vie nomade dans la maison en suivant ce qu’elle a de meilleur à nous offrir suivant les saisons. En été nous recherchons la fraîcheur dans le patio la journée et dînons sur la terrasse le soir. En hiver c’est le contraire, nous recherchons le soleil sur la terrasse à l’heure du déjeuner et le soir nous profitons des feux de cheminée.
Nous vivons au rythme des saisons, “a slow life” en mangeant les fruits et légumes du moment, le pain, les confitures faites maison, les massages à l’huile d’argan, les infusions aux herbes fraîches, les lits parfumés à l’eau de fleur d’oranger. Nous utilisons les chambres comme bon nous semble, dormons au rez-de chaussée en été et plutôt à l’étage en hiver.
Au niveau de l’aménagement j’ai avant tout privilégié le confort. Des lits très agréables, du linge de lit “fait maison” bien entendu. Là aussi des éléments simples mais adaptés à la vie marocaine. Des lits et banquettes un peu partout, la position “horizontale” étant de mise tout au long de la journée…
Les tableaux et photos sont souvent des œuvres d’amis peintres ou photographes qui ont laissé une trace lors de leur passage à Marrakech. Il y a des éléments ramenés d’Inde. La maison représente certainement la personne que je suis. Je n’ai pas cherché à faire des effets de style, j’ai juste voulu être entourée de ce que j’aime et de vivre la vie que j’aime.
Photo : Tania Panova
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